TITRES ALTERNATIFS – Libro d’Ore Durazzo – Durazzo Book of Hours – Libro de Horas Durazzo – Stundenbuch des Marcello Durazzo.
DESCRIPTION PHYSIQUE – Codex en parchemin pourpré, dimension 143 x 96 mm, 213 feuillets (438 pages) numérotés au crayon, 6 gardes (4 initiaux, 2 finaux) non numérotés, tranche dorée.
RELIURE – En 1957, la reliure a été restaurée par Erminia Caudana, qui a remplacé les plats en bois d’origine par des plats en vetroflex recouverts de velours cramoisi. Le cadre en argent ciselé (et partiellement doré) est le cadre original du XVIème siècle. Les éléments métalliques forment un cadre en huit parties : quatre plaques carrées avec des clous feuillagés sont fixées aux angles, tandis que les quatre côtés présentent des décorations grotesques avec des candélabres, des masques et des motifs végétaux et animaux. Sur la partie centrale en velours, des palmettes se détachent des angles et des côtés intérieurs du cadre. Deux lacets ciselés et sertis de rubis sont fixés sur le tranche avant du plat supérieur et s’attachent à l’autre plat. Il est plausible que la précieuse reliure ait été réalisée par Francesco Marmitta (n. 1464, m. 1505), déjà auteur des miniatures, ou qu’elle provienne de son atelier.
ORIGINE – Italie (Parme, éventuellement Venise).
DATATION – Début du XVIème siècle.
MÉCÉNAT ET PROPRIÉTAIRES – La commande du manuscrit est incertaine. Une hypothèse est qu’il a été commandé par un magistrat vénitien pour être acquis peu de temps après par un collectionneur de Parme. Une autre hypothèse est que la commande provenait également de Parme. Quoi qu’il en soit, la présence du codex à Parme au début du XVIème siècle est attestée par un tableau de Girolamo Francesco Maria Mazzola, dit Parmigianino, en français Le Parmesan (n. 1503, m. 1540), aujourd’hui conservé à la National Gallery de Londres. Le Portrait d’un collectionneur (env. 1524) représente en effet un homme qui, assis devant une table marquetée sur laquelle reposent des médailles, une monnaie et la statuette d’une divinité féminine, tient un manuscrit dans sa main gauche. On ne sait pas non plus si Jacopo Marmitta (né en 1504 et mort en 1561), deuxième fils de Francesco Marmitta, auteur des miniatures, a ensuite emporté le codex au Portugal. Au XIXème siècle, le manuscrit se trouvait certainement en Italie : en 1826, Marcello Luigi Durazzo d’Ippolito (n. 1790, m. 1848) l’acheta au marchand Antonio Bacigalupo pour la somme de 1.310,10 lires, comme l’indique un carnet dans lequel il note ses dépenses (un «uffizio con miniature del 500» apparaît). En 1847, Marcello Durazzo a légué le codex à la Biblioteca Civica Berio de Gênes.
DÉPÔT ACTUEL – Le manuscrit est toujours conservé à la Biblioteca Civica Berio. Le nom Livre d’Heures Durazzo dérive de la donation de Marcello Durazzo à la bibliothèque de Gênes en 1847.
GENRE – Christianisme, Livres de dévotion privée.
CONTENU – Un livre d’heures est un recueil de prières à l’usage des laïcs. En italien, il est souvent appelé « offiziolo » (que l’on peut traduire par « petit office »), terme qu’il faut comprendre par opposition au Grand Office, qui était l’ensemble des prières que le clergé était tenu de réciter quotidiennement. Les livres d’heures s’articulaient autour de l’Office de la Sainte Vierge Marie, auquel s’ajoutaient des éléments plus ou moins récurrents. Le Livre d’Heures Durazzo s’ouvre sur le calendrier (ff. 1r-12v), suivi de l’Office de la Sainte Vierge Marie selon la coutume de Rome (ff. 15r-107v), de la Messe de la Vierge Marie (ff. 109r-118r), l’Office des Morts (ff. 119r-166r), l’Office du Saint-Esprit (ff. 168r-172r), les Sept Saumes Pénitentiels (ff. 175r-191r), les Litanies (ff. 191r-204r), l’Office de la Croix (ff. 205r-212v).
LANGUE – Latin.
ÉCRITURE – Littera antiqua tonda. Le codex est un rare exemple de chrysographie (du grec χρυσογραϕία, composé de χρυσός « or » et -γραϕία « -graphie ») : l’écriture était en effet calligraphiée à l’or, selon une technique qui consistait à utiliser de la poudre d’or mélangée à de la gomme ou du blanc d’œuf. Pour que la couleur de l’encre ressorte suffisamment, on utilisait souvent un parchemin teinté d’une couleur plus foncée : généralement du pourpre, mais aussi du noir ou du bleu. Dans le cas du Livre d’Heures Durazzo, c’est un parchemin pourpre, de très bonne qualité, qui a été utilisé.
COPISTE – Pietro Antonio Sallando (n. env. 1460, m. env. 1540). Originaire de Reggio Emilia, il s’installe à Bologne en 1489 où il enseigne la grammaire et vit jusqu’à sa mort. Il possédait un atelier florissant, comme le confirment les nombreux manuscrits qu’il a copiés et qui nous sont parvenus (parmi lesquels il convient de mentionner le Livre d’Heures de Bonaparte Ghislieri, aujourd’hui conservé à la British Library de Londres). L’écrivain bolonais Giovanni Sabadino degli Arienti (n. env. 1443, m. 1510), dans une lettre à Isabelle d’Este (n. 1474, m. 1539), décrit Sallando comme « il più excellente scriptore credo habia il mondo » (le plus excellent copiste que le monde ait).
DÉCORATION – Le calendrier (ff. 1r-12v) est décoré de deux vignettes pour chaque mois : l’une représente le signe du zodiaque correspondant, l’autre le travail agricole effectué à cette époque de l’année. Il y a 6 miniatures à pleine page (ff. 13v, 108v, 118v, 167v, 174v, 204v). Il y a aussi des frontispices architecturaux, des miniatures tabulaires, des bordures décorées de grotesques, plus de 200 initiales dans le texte, quelques initiales insérées dans les miniatures tabulaires ou dans la décoration des bordures.
ARTISTE – L’appareil iconographique a été réalisé par le peintre et enlumineur parmesan Francesco Marmitta (n. 1464, m. 1505). Il est possible que la reliure précieuse ait également été réalisée par Marmitta, qui était également sculpteur et joaillier. Dans son ouvrage « Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes », Giorgio Vasari (n. 1511, m. 1574) mentionne Francesco Marmitta précisément pour son activité de sculpteur.
STYLE – Renaissance.
LIENS EXTERNES – Biblioteca Digitale Ligure (manuscrit numérisé) – The National Gallery (Le Parmesan, Portrait d’un collectionneur).
Fiche technique : Illuminated Facsimiles
Durazzo-Stundenbuch, Officiolo, humaniste, Pier, Isabella
ÉDITION EN FAC-SIMILÉ
Reproduction en couleur grandeur nature du document original dans son intégralité – Le fac-similé reproduit le plus fidèlement possible les caractéristiques matérielles du document original afin de le remplacer dans la recherche scientifique et dans la collection du bibliophile. Le rognage et la composition des feuilles reproduisent le profil et la structure du document original. La reliure correspond à celle du document d’origine telle qu’elle apparaît actuellement.
Éditeur – Franco Cosimo Panini Editore (Modène, 2008).
Série – Biblioteca Impossibile.
Édition limitée – Le fac-similé a été publié dans une édition unique de 980 exemplaires au total pour une distribution mondiale. L’éditeur garantit qu’aucun autre exemplaire ne sera produit.
Certificat d’authenticité – Le certificat avec le numéro d’exemplaire est imprimé dans le colophon et est authentifié par l’éditeur et la Biblioteca Civica Berio de Gênes.
Reliure – La reliure du volume en fac-similé reproduit fidèlement celle du manuscrit original.
Commentaire – Volume de commentaires en italien, format 15 x 21 cm, 335 pages, planches en couleur dans le texte. Essais de Andrea De Marchi, Davide Gasparotto, Federica Toniolo, Laura Nuvoloni, Beatrice Bentivoglio-Ravasio, Laura Malfatto.
Coffret – Le fac-similé et le volume de commentaires sont conservés dans un élégant coffret à double compartiment.
ISBN – 978-88-248-0444-8.
Copyright photos : Illuminated Facsimiles, Franco Cosimo Panini Editore